Petites et grandes histoires de moulins (1/2)

De nos jours, la vision bucolique d’un moulin de campagne nous rappelle quelques exquis chefs d’œuvre de la littérature d’antan. Les lettres d’un certain Alphonse Daudet, empreintes de garrigue et de tendresse. Ou cet illuminé de Don Quichotte combattant le vent. Voire les paysages d’une Hollande idéalisée et sertie de tulipes multicolores. Mais pendant bien longtemps, le moulin ne se contentait pas d’être une vision de charme pour peintres ou photographes amateurs et rêveurs invétérés. En effet, il était alors le seul moyen de moudre et par conséquent ; de se procurer de la farine de blé. Laquelle, n’en déplaise aux allergiques au gluten, était indispensable au quotidien ! Remontons donc le cours du temps et plongeons-nous un instant dans la fascinante histoire des moulins à eau, à vent ou à marée

Une invention venue du fin fond de l’Antiquité

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le tout premier moulin apparaît dès l’Antiquité Gréco-romaine. Et peut-être même un peu avant en réalité, puisque le besoin de moudre va de pair avec la sédentarisation de l’Homme. Bien plus efficace (et tout de même un peu plus rapide) que le préhistorique pilonnage des ingrédients à la main, celui-ci porte alors le nom peu rassurant de « moulin à sang ». Mais rassurez-vous ; il ne s’agit pas là d’un instrument de torture à la solde de quelques antiques vampires ! Cette appellation (bien que peu engageante) lui vient tout simplement de la force motrice nécessaire à son bon fonctionnement ; c’est-à-dire la force humaine ou animale. Les hommes ou les bêtes y étaient arrimés et le phénomène de traction obtenu via leurs efforts permettait de moudre le grain de manière plus productive. Et relativement plus « facile ».

L’apparition du moulin à eau

Pour autant, la tâche est encore facilitée par une innovation qui fera date ; l’invention du moulin à eau. Fruit de l’Antiquité tardive, celui-ci est théorisé dès le 1er siècle avant notre ère. Mais perfectionné au IXème siècle où il envahit les rivières de France et plus généralement ; d’Europe. Désormais, il n’est plus nécessaire de s’échiner à tracter le mécanisme : les courants riverains font le travail à la place des animaux de traits ou des hommes du village. On moud mieux, plus confortablement et de manière toujours plus efficace.

Or, ce gain de productivité s’avère plus que bienvenu puisque le Moyen-Âge est (malgré les épisodes de guerres, de famines ou de maladies) une période extrêmement prolifique démographiquement parlant. La nécessité de nourrir toujours plus de monde explique certainement que la formidable épopée du moulin ne s’arrête pas là et qu’entre alors en scène le fameux moulin à vent

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